Télescope Meade RCX400

Écrit par Jean-Pierre le .

 

Afin d’optimiser mes soirées astro, j’ai souhaité remplacer mon tube newton 200 « totalement manuel » par un modèle équipé à minima de la fonction GOTO.

En parcourant les petites annonces, j’ai fini par trouver un télescope MEADE RCX400 équipé d’un miroir de 254mm en f/d 8 (focale 2032mm) et d’une monture équipée du goto. Pour ceux qui ne connaissent pas le RCX400 (qui a par ailleurs été fabriqué en faible nombre car l’appellation RC – Ritchey-Chrétien était plutôt usurpée), c’est un LX200 GPS disposant de quelques améliorations, mais la coma y est toujours bien présente.

Les points positifs :

  • Le tube est en fibres de carbone et kevlar (sympa pour les problématiques de dilatation). La mise au point est de fait, très peu reprise durant une soirée d'observation.
  • Le miroir est fixe (pas de risque de shifting). Il est fixé en son centre par une mécanique robuste.
  • La lame de correction est mobile. 3 moteurs, répartis à 120°, permettent d’effectuer la mise au point. Cette lame de correction intègre une résistance chauffante dont la puissance peut être modifiée via la poignée de commande. Dès l'apparition de buée, on peut aisément modifier la puissance de chauffe de la résistance.
  • Coté mécanique interne, chaque vis sans fin est montée sur un mécanisme articulé. Un système à ressort permet l’appui constant de la vis sur la roue, éliminant totalement le jeu fonctionnel. Cette conception améliore le guidage lorsque le suivi est effectué dans les 2 sens de déplacement.
  • La mise au point peut être mémorisée pour chaque oculaire, ou chaque accessoire (CCD, ...). C'est bien pratique dans le cas d’utilisation d’oculaires qui ne sont pas parafocaux.
  • La collimation s’effectue de fait électriquement et directement à l’aide de la raquette de commande. Le miroir secondaire est solidaire de la lame correctrice. Les 3 moteurs de déplacement de la lame correctrices sont activés individuellement.
  • Comme tous les télescope de la famille LX, Le RCX dispose d’une compensation d’erreur périodique programmable.
  • Un GPS, une « boussole électronique » et un capteur d’horizontalité permettent au télescope de trouver automatiquement la localisation et de se positionner par rapport au nord et à l’horizontale. Vu qu'il subsiste généralement une petite erreur de positionnement, une synchronisation avec une ou deux étoiles permet de parfaire la MES. Le pointage est assez précis, les objets visés sont toujours au centre, ou très proche. L’observation débute dans la foulée.
  • Le petit plus est que le RCX est équipé directement de prises USB pour le raccorder à un ordinateur. Pas besoin de convertisseur série/USB. L'arrière du télescope est équipé de 3 prises USB, qui permettent de raccorder directement les différents accessoires (CCD, caméra de guidage, ...).
  • 2 thermomètres, un à l'intérieur du tube et un à l'extérieur, permettent de contrôler l'écart de température entre ces 2 parties. Un ventilateur permet de forcer la circulation d'air à l'intérieur du tube.
  • La raquette Autostar II contient les coordonnées de 180 000 objets. Il est possible de faire des mises à jour, notamment pour les comètes et les satellites.

Ce télescope présente quand même quelques points négatifs :

  • Dans la mécanique de mise en rotation des vis sans fin, la majeure partie des engrenages sont en métal. Je ne sais pourquoi, Meade a placé une paire de pignons en plastique sur les motorisations RA et DEC. Un jeu assez important sur chaque paire de pignon entrainait un petit temps d'attente lors de l'inversion de sens de déplacement du tube. Si en observation visuelle, ce n'est pas un problème, en photographie, ce phénomène peut poser soucis. Ces engrenages ont été remplacés par un kit Peterson avec pignons en métal usinés avec précision.
  • Les moteurs assurant les mouvements RA et DEC sont de simples petits moteurs à courant continu équipé d’un réducteur à plusieurs étages. Un codeur à l’arrière de chaque moteur permet de générer des impulsions qui sont comptabilisées par l’électronique en vue de calculer la position exacte de la monture. Le problème de ces moteurs est qu’ils font un bruit abominable. La nuit, je ne déplaçait pas le télescope en vitesse maxi, de peur de réveiller les voisins (j'exagère à peine).
  • Une présence de coma importante, nécessitant de mettre en place un correcteur spécifique. Sans correcteur, la photographie en ciel profond est pratiquement impossible, les étoiles en bord de champ sont très déformées.
  • Quelques caprices au niveau de l’informatique de commande.

Globalement, c'est un bon télescope, il est dommage que les concepteurs du RCX se soient fourvoyés en lésinant sur quelques points de détail.

Fort heureusement, les points négatifs que présentent ce télescope, ne remettent pas en cause son exploitation, mais en limitent un peu son champ d'utilisation.

En visuel, il est totalement exploitable pour l'observation des objets du ciel profond ainsi qu'en planétaire.

En photographie, compte tenu de sa focale (2m) le planétaire est directement accessible. Par contre, en ciel profond, l'échantillonnage va être difficile à gérer. Il faut soit une caméra CCD avec de gros pixels, soit travailler en bin2. Avec ma caméra équipée d'un KAF8300 avec des pixels de 5,45 microns, l'échantillonnage en bin1 est de 0,56". En bin2, je remonte à 1,12", plus facile à gérer. DAns le cas d'une utilisation en ciel profond, il faut impérativement mettre un correcteur. L'idéal est de monter un réducteur/correcteur d'un rapport d'environ 0,6 pour se rapprocher d'un échantillonnage de 1".

2 vues du RCX400 équipé du pare-buée, installé sur le pied de l'abri avec la table équatoriale :

Pour l'observation visuelle, j’ai 3 oculaires de la même marque en SWA5000 (82° de champ) ayant une focale de 24mm, 14mm et 6,7mm.

 

Au delà de ces constats, un problème majeur va se révéler assez rapidement. Ce télescope est relativement lourd et encombrant, d’autant que le trépied est massif. Les tubes du trépied font un peu plus de 7 cm de diamètre et sont usinés dans du tube aluminium de forte épaisseur (c’est pas du tube roulé et soudé comme on a l’habitude de voir !). Le poids du trépied assemblé est de 20 kilos.

Vu son poids, le bestiau est peu pratique à véhiculer entre son lieu de rangement (le salon dans un premier temps puis la maison de jardin) et la terrasse de la maison. Il faut être 2 pour le déplacer ou alors, il faut le démonter. La fourche et le tube sont solidaires et font à eux seuls plus de 30 kilos, il ne faut pas souffrir du dos.

Finalement, c'est ce télescope qui va m'amener à réfléchir sérieusement sur la construction d'un abri en poste fixe.

 

La suite au prochain épisode.... La construction de l'abri