La construction
Genèse du projet :
A l’origine, j’avais un newton Orion 200 en f/d 4,9 sur une monture skyView pro, mais çà, c’était avant. Le déplacement de ce setup était relativement aisé compte-tenu de son modeste poids. Et puis un jour, souhaitant me doter d’un ensemble un peu plus conséquent, et surtout équipé d’un goto, j’ai acheté d’occasion un MEADE RCX400 en 10″ f/d 8 avec son trépied. La bête est néanmoins relativement lourde (tube + monture à fourche = une trentaine de kilos), son trépied également (tubes télescopiques de 70mm de diamètre + tête relativement massive). J’ai complété le tout d’une table équatoriale qui tare dans les 8 kilos.
Bon, vous l’aurez compris, la mobilité avec ce genre d’engin, c’est pas de tout repos. Ceux qui ont mal au dos, passez votre chemin ! A cela, on ajoute les temps de montage/démontage, les réglages, le peu de soirées dans l’année où le ciel est dégagé avec une lune pas trop envahissante, auxquelles on retire celles où on a pas envie. On arrive vite à un nombre d’utilisations relativement réduit. C’est ainsi, que d’une façon assez logique, je me suis orienté vers la construction d’un abri. Habitant dans un lotissement avec un terrain aux dimensions limitées, je me suis résigné à me limiter à un abri de 2m par 2,20m. Ce n'est pas immense, mais j’ai de quoi tourner autour du télescope.
La construction de l’abri : L’abri est classique, avec un toit roulant sur des rails. J’ai étudié d’autres solutions, mais qui se révélaient assez complexes à mettre en œuvre. Afin de soutenir le pilier qui allait supporter la monture du télescope, une fondation de 80 x 80 x 80 cm a été creusée. Le sol est riche (si je peux m’exprimer ainsi) en terre glaise. Les derniers centimètres ont été gagnés difficilement à la pointe de la pioche. Le ferraillage est en fer tor de 10. Le pilier a été construit avec des parpaings spécifiques de 30 x 30 cm, rempli de béton et ferraillé comme il se doit.
2 gaines électriques de 25 mm ont été passées dans le pilier : une pour le 220V et l’autre pour le câblage informatique. Pour fixer la platine support de la table équatoriale, j’ai utilisé des manchons taraudés, qui servent à mettre bout à bout les tiges filetées. J’ai coupé des morceaux de tiges filetées, vissées à moitié dans les manchons. L’autre extrémité de chaque tige filetée a été tordue pour bien être prise dans le béton et éviter sa rotation. J’avais confectionné un gabarit en contreplaqué pour maintenir les tiges filetées durant la prise du béton dans le pilier.
Les 2 « technichiennes » qui ont suivi et inspecté méticuleusement la construction de l’observatoire (des fois qu'on puisse le reconvertir en niche géante !). Avec cette terre glaise, à chaque fois que la tarière tombait sur un caillou, elle se bloquait et avec mon fils à l’autre extrémité de la poignée, on se faisait joyeusement éjecter.
Des plaques de polystyrène expansé de 20 mm ont été placées au niveau de la fondation du pilier et autour de ce dernier, pour désolidariser la dalle du pilier.
Un film plastique a été placé au fond du trou afin d’éviter les remontées d’humidité.
Un treillis a été confectionné à l'aide de fers tor avant de couler le béton de la dalle.
Le poids d'un sac est de 40kg. Mon dos a été soumis à rude épreuve.
Heureusement que la bétonnière s’occupait de malaxer le tout.
Le lendemain, alors que le béton avait pris, la surface a été frotté avec une toile émeri à gros grains pour éliminer les légers bourrelets de béton issus du passage de la taloche de lissage.
Mise en place du télescope RCX sur son pilier pour voir si tout est conforme coté pilier.
Pour les murs, ce sont des chevrons en sapin de 6 x 4 cm, recouverts de panneaux en bois reconstitué (OSB).
Le système de roulement est constitué par des rails en forme d’oméga et des galets équipés de roulements à billes tels qu’utilisés pour les portails de maison.
Le toit est constitué de 2 « poutres creuses » longitudinales construites en aggloméré hydrofuge de 22 mm d’épaisseur. J’ai choisis la conception « poutre creuse » pour 2 raisons :
- Réduire le risque de déformation, ce qui aurait été sûrement le cas en utilisant des chevrons pleins en sapin. En général, lors du séchage, les chevrons se déforment.
- Loger les galets de roulement.
Tous les éléments sont collés avec une colle spéciale milieu humide, et maintenu par des vis pour aggloméré.
Pour la partie charpente, des couples ont été confectionnés avec des planches de sapin, renforcés par des triangles en aggloméré hydrofuge, toujours en 22 mm d’épaisseur, le tout collé et vissé. 5 couples étant nécessaires, un gabarit simple a été constitué pour qu’ils soient tous parfaitement identiques.
La structure portante du toit une fois assemblée.
J’ai trouvé une entreprise locale qui découpe et plie de la tôle laquée de manière à en faire des profilés selon les dimensions demandées, comme on en trouve pour les tôles de rives d’une charpente de maison.
Les bardeaux ont été collés à la colle goudron puis cloués avec des clous en zinc. Les bardeaux ayant été posés en hiver et vu la température extérieure, la colle était du vrai mastic. Il fallait tremper le sceau de colle dans un bain-marie pour la fluidifier.
Une fermeture à levier est placée dans chaque angle pour maintenir le toit en portion fermée.
Les murs de l’abri ont une finition constituée d’une première couche de mortier dans lequel est scellé un filet en fibre de verres, puis une finition avec un crépi coloré taloché, comme il se pratique pour les maisons à isolation extérieure. J’ai choisi ce type de finition pour que l’abri s’intègre dans la place, avec pas loin, la maison et une dépendance ayant le même crépi coloré.
Des grilles, placées en partie basse de chaque mûr permet d’avoir une ventilation naturelle de l’abri.
Les poteaux de soutien des chevrons supportant les rails ont été installés. Une petite fondation en béton et une platine équipée d’une tige filetée (pièce utilisée en général pour supporter les poteaux de véranda), permet de régler l’horizontalité des rails.
Pour la porte, vu que je suis sur une hauteur non standard, j’ai fini par acheter une porte intérieure de maison que j’ai recoupé aux bonnes dimensions. Il a été nécessaire de modifier en conséquence le dormant de la porte pour avoir une poignée placée à bonne hauteur. Je m’étais renseigné pour une porte confectionnée aux bonnes dimensions mais le prix était tel que j’ai préféré me débrouiller par moi-même.
Petite vue de l’intérieur de l’abri avec le télescope en place sur sa table équatoriale. Des lambris en PVC recouvrent les murs afin de donner une finition propre.
Un ordinateur constitue la partie informatique de pilotage du télescope, qui me permet également une prise de contrôle à distance.
Le sol est entièrement recouvert de dalle en caoutchouc de 60 x 60 cm et de 15 mmm d’épaisseur. J’ai utilisé les dalles qu’on place généralement sous les machines à laver. Elles apportent un certain confort, notamment en hiver par rapport à la dalle béton qui est froide. Elles permettront également d’amortir la chute d’un objet que je pourrais malencontreusement laissé échapper de mes mains.
Des crémaillères ont été fixées au mur de manière à pouvoir positionner les différentes étagères à la hauteur voulue.
A ce stade, il reste à placer les profilés de finition en tôle laquée sur le chant supérieur des murs, dans le même style que ceux qui ont été placés au niveau du toit.
L’abri et les équipements sont enfin opérationnels.